On entend souvent parler du « monde d’après » mais qu’est-ce que cela peut bien signifier ?

Un monde meilleur, où tout sera tellement mieux et où toutes les solutions seront idéales ? Oui bon, la barre est peut-être un peu haute non ? Pourquoi ne pas plutôt se dire que cette crise actuelle est une formidable opportunité de « faire mieux » pour commencer ? ça s’appelle souvent le REX ou RETEX… Le retour d’expérience ! Apprendre de ses erreurs, réfléchir à comment diminuer les conséquences lorsque le pire n’est plus évitable… Voilà un objectif plutôt atteignable.Les monde des Achats sera aux premières loges pour essayer de « faire mieux ».

Les vieilles méthodes éprouvées auraient dû être remises en cause il y a déjà un moment mais on n’avait pas le temps, pas l’envie, pas l’argent ou pas le soutien de la Direction. Aujourd’hui, voilà une belle opportunité de proposer des méthodes et principes qui collent à nos ambitions pour l’entreprise mais aussi pour notre monde économique et environnemental.Alors que les services achats étaient souvent là pour répondre aux besoins immédiats, aux meilleurs prix et dans les meilleures conditions, on a souvent oublié qu’ils savaient faire autre chose : véritable fenêtre ouverte vers l’extérieur, premier représentant de l’entreprise dans le monde économique, le service Achats d’une entreprise est souvent l’un des meilleurs lieux de création du futur de celle-ci.

Albert&Co-Et demain quel monde pour les Achats

Le futur… On y est ! Le mur est devant nous, et pour le sauter il faudra être créatif, dynamique et connaitre son environnement. Bref il faudra être un véritable acheteur qui sait être le commercial de l’entreprise mais aussi le conseil du dirigeant et le support des techniciens.

Sauter le mur… Mais comment ?

Rien ne se fera sans un minimum d’adhésion des parties prenantes, tous les échelons et toutes les fonctions de l’entreprise seront utiles. Pour se poser les bonnes questions il faut connaitre ses forces et faiblesses. A la sortie de la crise, il faudra avoir appris sur soi.  Il faudra également se fixer des objectifs réalisables. Oui l’objectif c’est le chiffre d’affaire, la marge brute, mais à part ça ?Et maintenant ? Voyons qui sont nos amis ? Avons-nous des amis ? Des partenaires ? Cela s’appelle des fournisseurs.

Sans eux, pas de service Achats et pas d’entreprise. La collaboration dans les achats, ce n’est pas une utopie, c’est la réalité du monde qui nous entoure. Et oui… L’être humain serait égoïste. Et bien non ! Aux dernières nouvelles et selon les dernières études (??), l’être humain est tout sauf égoïste alors pourquoi l’être soudainement parce que l’on parle de marge ? La collaboration sera une bonne façon de fixer sa stratégie et son avenir à moyen et long terme.

Les outils de construction en Achats

Maintenant que l’on collabore et que l’on sait que l’on veut sauter le mur, il faudrait savoir quels outils on va pouvoir utiliser et comment. On connait tous les matrices, une bonne façon de visualiser les problèmes mais qui, au sein d’une entreprise, à aujourd’hui le temps de faire des matrices ? Un simple tableau Excel va suffire à analyser les choses : quels sont nos fournisseurs stratégiques, quel est notre niveau de dépendance, et surtout au final, quel est le niveau de risque associé à cette relation.

La gestion du risque : le monde est dangereux et je veux protéger mon entreprise, mais comment faire ? Encore une fois, le service Achats va nous aider. Il connait les fournisseurs, qui connaissent d’autres fournisseurs, et puis il y a l’informel, le relationnel, le réseau. Et après ? Le bon sens… Souvent, cela suffit à savoir si oui ou non nous prenons un risque. Connaitre son environnement et le gérer au quotidien, de façon formelle ou informelle, voilà un job à plein temps pour l’acheteur.

Maintenant, nous sommes en haut du mur…

Il faut passer de l’autre côté. Pendant que nous sommes là, nous voyons le travail accompli mais aussi l’immensité de ce qu’il y a devant : le champ des possibles !Pourquoi ne pas essayer de faire mieux ? Faire mieux, c’est aujourd’hui souvent synonyme de RSE ; La responsabilité Sociétale des Entreprises…. Terme à la mode qui peut parfois agacer. Oui, parfois se verdir du jour au lendemain, c’est peu crédible et surtout peu tenable sur la durée.

Cependant, faire mieux et travailler sur plusieurs domaines de l’entreprise, c’est réaliste et surtout c’est valorisant pour l’ensemble des collaborateurs. Faire mieux, c’est parfois faire de l’éco conception mais ça peut aussi simplement payer ses fournisseurs à temps voir s’améliorer leurs conditions (celui-là je l’enlèverai car c’est pas « faire mieux » mais la moindre des choses). Cela peut se traduire par un choix des fournisseurs qui ne sont pas à l’autre bout de la terre et qui favorisent l’intégration des populations défavorisées… La liste est longue et le champ est vaste.

Petit à petit, l’oiseau fait son nid…

Concernant le reste de la Supply Chain, indissociable du monde des achats : nous appliquons les mêmes règles… état des lieux, objectif, environnement économique, partenariats, collaboration, RSE, les thèmes sont les mêmes sans oublier les outils de production. La relocalisation des outils de production ? L’eldorado annoncé sera-t-il réellement cela ou bien simplement un espoir mal dissimulé face à nos peurs de ce que l’on a mal maîtrisé ?

Il faudra trouver un compromis. Tout ne pourra pas être relocalisé et réindustrialisé d’un coup de baguette magique mais cette crise nous aura fait prendre conscience que les solutions miracles d’hier ne sont plus forcément celles d’aujourd’hui. La remise en cause du système passera par une réflexion approfondie sur les objectifs et la gestion du risque qu’on souhaite y associer. La maîtrise des enjeux stratégiques de la production peut compenser une marge plus faible, mais jusqu’à quel point ? L’avenir nous le dira et nous verrons si l’on a appris de cette crise.

Et hop ! Ça y est le mur est franchi et en plus l’entreprise va bien, le monde va mieux, notre monde va mieux… Celui de l’entreprise et celui dans lequel nous travaillons au quotidien.

La prochaine crise ? Même pas peur, on a un plan, un plan de continuité… Double sourcing, collaborateurs heureux, partenaires commerciaux et économie des ressources…

« Y’a plus qu’à… »

 

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